Quand nous nous attardons, un jour de beau temps, à regarder le ciel, tout paraît simple. Si nous voulons commencer à réfléchir, nous qu’avons qu’un mot présent à l’esprit pour aborder l’espace, l’Eternité et l’Eternel : Mystère. D’autres se sont chargés d’habiller la version... Mais c’est dire que chercher autre chose n‘est pas évident. Si on veut le faire il faut se débarrasser de l’imprégnation due aux manipulations diverses et être prêts à réfléchir de la même façon sur une autre forme et une autre lecture du “non visible”. Le point de départ de mon enquête fut l’Egypte dont le symbole formel - et généralement incompris - est ce hiéroglyphe ANKH appelé croix dite égyptienne ou du Nil ou encore “ansée”. On le retrouvera en filigrane à de nombreux tournants de cette enquête dont il fut, en tout cas source première. Pour le moment il faut savoir qu’alors que tout le monde le prend en totale innocence comme symbole d’on ne sait quoi, ou porte-bonheur ou encore signe sexuel (authentique !?!), dès mon premier voyage je songeais plutôt à la schématisation d’une technique ancienne très évoluée... et à retrouver envers et contre tous.

Comme pour conforter la réflexion, Craig Smith estime à 4 années le temps qui serait nécessaire, avec les moyens ultra-modernes (comme on l’a vu au transfert du Temple d’Abou-Simbel), pour bâtir les pyramides de Guizeh. Or, les Egyptiens (ou leurs prédécesseurs), avec les moyens présumés de leur époque, n’ont mis que 23 ans est-il admis. C’est extraordinaire. Il y a quelque mystère à éclaircir et il ne faut pas avoir peur des hypothèses. Lorsque je disais, il y a plus de 20 ans, que ce n’était pas un travail d’esclaves mais celui d’individus libres et impliqués, bien nourris et bien soignés, peu de personnes me suivaient. Aujourd’hui c’est la grande règle sans que cela ait entraîné la moindre révision des concepts d’approche. Le laxisme annihile l’effet-ricochet !

J’avais déjà une idée sur la capacité des Egyptiens, partie bien sûr des pyramides mais aussi de détails apparemment insignifiants tels que l’emploi médical des sangsues ou la pratique de l’apithérapie (issue des abeilles). Pour ceux qui en avaient entendu parler, c’était de la médecine “de bonne femme”, de charlatans... Pourtant aujourd’hui c’est pratiqué avec succès. Il faut donc se garder de tout jugement empirique et ... chercher. Ce fut une aventure passionnante pour moi et mon partenaire de l’époque qui me quittait peu après n’ayant pas la patience nécessaire à la concrétisation d’une oeuvre aussi gigantesque. Mais il avait été en accord avec moi sur la manière de faire partager l’enquête avec les lecteurs ce qui passait obligatoirement par l'application d'une règle de base formelle, respectueuse et adaptée.

Déjà comme un coup de poing aux affirmations bébêtes de construction anarchique des pyramides de Guizeh, il fallait non seulement démontrer la cohérence inattendue de la géométrie Egyptienne telle que nous la décelions, mais il fallait aussi en gérer les effets sous risque de se perdre dans un chaos incompréhensible. Le seul chaos réel est l'état lunaire du site. Souvent des touristes intéressés ne s'y sont retrouvés que grâce à nos plans reconstituant l'implantation des monuments; c’est d'une rigueur totale . Mes premiers livres, sans doute fatigants pour un large éventail de lecteurs, furent donc essentiellement un recueil de plans et d'établissement de règles de calculs - assez sévères j’en conviens - mais d'une indispensable rigueur, ébranlant une tradition de non-ordre des pyramides de Guizeh autant ancrée que ridicule.

Je ne veux pas pousser outre-mesure l’étude chronologique des religions, mais il faut préciser que c’est l’Egypte qui a déclenché le phénomène du Dieu Unique. Le schisme d’Akhénaton ou le passage de Moïse n’y sont pas étrangers. C’est aussi l’avis de Anne-Marie Garcia qui sait puiser dans les plus anciennes croyances humaines pour tenter de comprendre comment ces croyances éparses s’organisèrent - d’elles-mêmes selon moi - pour déboucher sur le Divin. Comme c’est ce point-là qui est mon objectif je vais m’y tenir. Dans ce contexte, il faut se souvenir que c’est précisément la datation officielle d’éléments égyptiens qui a contraint le Vatican à modifier sa date de création du Monde. Ce n’est pas une mince affaire, on en conviendra, et je devais le noter pour étudier cette piste négligée. Il y a généralement abandon en cours de route ou des réponses à l’emporte-pièce peu admissibles.

Après avoir répondu à tous les doutes sur cette géométrie égyptienne cachée ("sérieux" prouvé), il me semblait indispensable de passer à une présentation allègée pour les autres livres qui purent évoluer vers un “spirituel” surprenant englobant la chaîne de vie. Bien entendu on m'accusera éventuellement de rechercher les coïncidences. Eh bien, non. Je ne traque pas la coïncidence. Simplement, je ne veux pas la laisser passer. C'est un peu la méthode enseignée dans les Ecoles de Police. Je veux simplement - je m'attache au mot - ne pas manquer une explication possible, alors que nous l’aurait glissée, sans être entendue, une Histoire... complaisante. Continuons nos observations et laissons les détracteurs gaspiller leurs neurones. Sans être le moins du monde passionné par le débat religieux qui a tant opposé nos sociétés, je ne peux passer sous silence ces aspects religieux tant est grande leur imprégnation dans la gestion de l’Humain. Ce n’est pas pour rien que j’ai toujours détesté la notion du dogme de l’infaillibilité (du 18 juillet 1870) auquel doit se soumettre l’Eglise entière. Non pas que je conteste l’instauration d’une discipline mais parce que le mot “infaillible” interdit toute réflexion ou toute recherche, ce qui l’écarte précisément de l’Humain.

Chaque religion - puisqu’il y en a plusieurs divisées à leur tour en leur sein - reste ancrée sur son dogme. Aucune ne fait un pas vers l’autre, c’est une confrontation bien humaine. Il y a belle lurette qu’en gardant leur spécificité compréhensible, elles auraient pu s’entendre sur un “programme commun” en matière d’Eternel. Non, au mieux en quelques endroits il y a un voisinage admis. C’est le cas par exemple à Rhodes qui se veut un centre de pratique des religions, où l’on trouve en harmonie les cultes, orthodoxe, catholique, islamique, hébraïque. Pas mal. Pour ne retenir qu’un sujet qui m’est cher surtout dans cette étude, je veux aborder l’esprit ou l’âme ou encore (pour moi) la “carte-programme”. Au moins là, il pourrait y avoir entente au moins dans la recherche. Mais je n’ai pas l’impression que l’une quelconque d’entre elles n’en ait envie. Pourtant, quel beau sujet ! Au lieu d’une approche concertée et productive, chaque religion se borne à des concepts et pratiques répétés, imposés (parfois à un prix terrible) et propres à chaque. L’âme ayant un support physique - ce qui serait bien difficile à nier - c’est donc le corps qui subit, durant sa vie ou à titre posthume, un traitement une fois encore adapté à chaque religion. Sacrée à Rome, présente près de nous dans le monde chrétien, l’âme est rejetée bien loin, du moins son support, dans d’autres régions, Bali par exemple. On jette bien vite en mer les cendres porteuses de cette âme dangereuse.

Honorée par les uns, crainte des autres, l’âme n’a toujours pas trouvé son descriptif. J’ai rencontré les pires difficultés quand j’essaie d’expliquer au moins que même intemporelle, l’âme (ou l’esprit) est d’un volume incroyable à en juger de ses capacités à gérer déjà le développement de son support naturel, le corps. Quant à celui-ci, il est bien aléatoire. J’ai aimé la phrase mise en exergue du livre “Pour qui sonne le Glas “ : Ne demande jamais pour qui sonne le Glas ? Il sonne toujours pour toi...