Ce choix dans le moyen de communiquer m’amènera à une sorte d’aller-retour permanent. Des mauvaises langues pourraient le qualifier de “décousu”; peut-être. Mais qu’aurait-on pensé si j’avais énoncé d’abord un résultat pour ne le justifier qu’après. Non, nous faisons ensemble une montée en puissance. Je ne suis pas le “gourou” du coin, mais un chercheur parmi d’autres. Un chercheur qui a la chance d’avoir pu patienter vingt ans avant d’en arriver enfin à poser, clairement et simplement, les remises en cause pressenties durant tout ce temps.

Certes, chacun sait bien qu’après la crainte des Gaulois de voir le ciel leur tomber sur le tête, l’homme est allé se promener sur la Lune et ira sans doute beaucoup plus loin un jour. Mais, c’est vague. Il n’y a pas d’imprégnation réelle. Pas de perception réelle. C’est une vue fugitive, furtive. Qui réalise vraiment que l’ovule et le spermatozoïde réunis font moins que la surface d’une pointe d’épingle et que ce nouvel élément, enrichi, va porter le plus naturellement du monde le programme qui fabriquera notre corps et ses milliards de cellules ? Qui réalise que cet infime ensemble portera nos gènes et ainsi le transfert d’un passé que nous négligeons ? Nous nous croyons maîtres de nous et pourtant nous ne sommes que les usufruitiers d’un corps voulu hors nous. La notion de Dieu, même avec un recul respectueux, ne peut répondre aux problèmes techniques apparents et pour ceux qui tiennent à ce concept il leur est facile de réaliser que Dieu n’aurait fait que mettre en route ce qu’il a voulu. Que l’embryon soit ou non le fruit de ses oeuvres, il reste merveilleux de voir que cette cellule embryonnaire porte bien plus de choses que sa matérialité ne le laisserait supposer. Quelle charge incroyable, par rapport au volume, peut contenir cette cellule ! J’y reviendrai plus longuement en fin de livre. Il y a obligatoirement un vaste programme, abstrait, formel, généralement sûr et éprouvé, qu’on ne voit pas avec nos techniques actuelles et nos modestes connaissances. Pourtant, c’est là. C’est encore mieux que cette petite carte glissée dans le téléphone portable et qui porte tant d’informations, mais pas la vie. Qui y pense réellement ? Qui s’interroge ? De l’auteur au lecteur, qui réfléchit sur cet aspect des choses, lequel ne peut se contenter des termes de mystères ? Il faut déjà intégrer ce constat, tout en sachant que l’on a peu de chances de le déchiffrer aujourd’hui, mais celle de devoir s’en imprégner afin de trouver - ou d’approcher - un jour sa résolution.

Cette minuscule imprégnation qui va si loin a pourtant une fin. Elle naît, elle vit, elle meure. Du moins d’une certaine manière. C’est cette perspective qui, nous affrayant, est comme rejetée. On ne veut pas savoir. On élude le problème. Pourtant, la réalité est flagrante. Ce sont surtout les Asiatiques qui s’y accrochent. Avec excès peut-être. Francis Engelmann (de la Maison du Patrimoine) déclare à bon escient que :”...quand les choses s’abîment, chez les Bouddhistes, on en fait tout simplement des nouvelles”. Cela veut dire que l’admission de la temporalité est acquise. Il ajoute que : “l’impermanence d’une chose la destine à la mort ou à la destruction”. Nous l’avions bien compris. Dans ce concept, tout l’effort est dans la réception du présent avec une violente envie de poursuivre pour “autre chose”. Cela me paraît bien et très en delà de nos perceptions occidentales, matérielles, craintives et bigotes.

A maintes reprises, j’ai comparé l’Homme à un maillon dans une chaîne. Ces anneaux se succèdent, étroitement imbriqués. Ils sont identiques généralement, mais on peut les imaginer progressifs en qualité, d’un métal à l’autre, plus noble. Réfléchir, chercher, c’est un peu la même chose, c’est déjà sortir de son maillon et s’intégrer dans le suivant. Il y a dans ce jeu de maillons et chaîne un peu une similitude avec un film dont les images se succèdent...

En pointe dans la terrible interrogation de l’Homme : L’Univers. L’Univers ? Ses limites ? Mais pourquoi “limites”, parce que cela sous-entendrait de s’intéresser sur ce qui est au-delà de ces limites-là. Voilà bien la démonstration du frein naturel à notre compréhension. Nos cerveaux, malgré leur merveilleuse complexité, ne sont pas capables d’imaginer et d’intégrer certains facteurs. Nous flottons tranquilles au maximum d’expression de nos neurones. Nous touchons là à la fameuse notion du “off limits” jusque là surtout connue parce que c’était la mention d’interdiction de quelque chose aux G.I’s après la Libération...

Il faut se projeter dans l’interrogation permanente et en pousser au maximum les réponses posssibles. Tout cela, très loin. Depuis bien longtemps je me comporte en modeste mais farouche exobiologiste; c’est ainsi qu’on appelle ceux qui étudient l’origine de la vie, son évolution sur Terre et dans l’Univers. Bref, dans ce domaine, je note la fougue de Jesco von Puttkamer, cet ingénieur impliqué dans le programme Lune/Mars de Georges Bush (2004). Il avait été intégré dans le programme Apollo par W. von Braun lui-même et, pour ceux qui m’ont lu, on sait que j’ai insisté pour dire que von Braun visait la Lune avant de concevoir, sur ordre d’Hitler, les V1. et V2. qui tombèrent sur Londres et Paris. Cela m’avait entraîné dans une longue étude sur le personnage et des projections philosophiques diverses en découlaient logiquement, violant le “conventionnel”. Le “Vivant” vient de l’espace (et y va en retour). En revient-il à nouveau ?
Je le pense, mais il y a sans doute une course de vitesse car on dit l’Univers en expansion. A ce sujet, les astrophysiciens avancent une théorie d’énergie “sombre” (constatée grâce au téléscope Hubble) ; elle existerait depuis 9 milliards d’années. Mais ce serait seulement depuis 5 milliards d’années qu’elle s’opposerait à la gravitation (une des quatre grandes forces de l’Univers) créant cette expansion cosmique. Au passage, l’évocation du nom de von Braun m’oblige à signaler qu’il s’est rendu - ce qui est a peu près ignoré - à Santorin, cette île dont l’éruption créa un raz-de-marée énorme d’un bout à l’autre de la Méditerranée, lequel est peut-être une base solide à la légende du fameux déluge et est indissociable de l’étude du mystérieux disque de Phaestos. Déjà une toute petite observation doit nous aider à envisager des réponses extraordinaires. Il s’agit très banalement de réaliser que les planètes n’émettent pas de lumière, elles se contentent de refléter un peu celle (les photons) de leur étoile mère, pour nous le soleil, et pour d’autres au-delà du système solaire. En 2005, deux planètes extrasolaires composées vraisemblablement de roches et non de gaz ont été découvertes...

Et début 2007, on découvre dans le système planétaire extra-solaire une planète jumelle possible de notre Terre, orbitant autour de l’étoile Gl581. Alors, espérons et soyons audacieux. Dans ce contexte, pourquoi dire qu’il pourrait éventuellement y exister un type de vie, sous forme peut-être de... microbes. Triste modestie. Et pourquoi pas sous une forme super-évoluée balayant allègrement nos pauvres personnes et les 21 années-lumière qui nous séparent ?

Nous sommes vraiment timorés, trop sûrs de nous. Pour prendre un exemple en matière de relativité des choses, je ferai appel à Jean-Jacques Goldman lequel, dans une chanson, évoque ceux qui vivent en oubliant qu’ils finiront par mourir. Tout est là.