Nous vivons sans imagination sérieuse dans le Conventionnel, ancrés dans nos certitudes et notre laxisme. Ceux qui tentent d’en sortir, et ainsi se projeter, transgressent donc l’habitude, mais ils en créent d’autres sans débouché valable.

Fort de mes expérience, je dois donc me risquer à donner au Vivant un sens adapté à des connaissances présumées, anticipées, propres au tempérament de chacun. La Bible parlait le langage de son époque. Son époque présumée. Logiquement elle devrait continuer de le faire quelles que soient les conditions de l’environnement. Si ce ne sont pas les structures d'en-haut qui font l'adaptation moderne, il incombe au petit peuple de le faire, d'en-bas. Il n'y a pas à se sentir freiné par les hypothèses déroutantes que l'on sent poindre au bout de "l'apparent". Retenons qu’un même texte est adaptable en permanence sans jamais se renier en profondeur. La plupart des passages de la Bible sont manifestement occultés par une lecture primaire et obsolète, utilisés à leur convenance par des “profiteurs” et ainsi pollués au lieu d’être semence utile autant qu’honnête. Alors, bon élève pas contrariant, je vais m’appuyer sur cette Bible pour fouiller l’Histoire du vivant et comprendre son parcours sans forcément m’aligner toujours sur ces textes sacrés. Je le dis tout net, je ne crois pas que la Bible soit forcément authentique mais je crois au moins en son ancienneté, ce qui la rend assurément intéressante. Et puis, même si elle n’était pas entièrement fondée, à travers ses manipulations humaines, elle peut inclure des passages vérouillés susceptibles d’être décryptés.

Sans définir de jugement de valeur, je me suis arrêté aussi sur le Coran mais avec moins d’attention que pour la Bible. Le Coran n’est pas le livre de Dieu. S’il l’est, c’est par truchement de l’archange Gabriel - dont le nom, traduit, montre le lien avec DIEU - qui a inspiré Mahomet (comme l’archange Michel inspirera plus tard Jeanne d’Arc) avec toutes les dérives que cela peut inexorablement comporter. Le Coran est d’abord le livre d’un homme, d’un Prophète, livre interprété lui aussi ultérieurement par des Hommes. J’en ai d’ailleurs apprécié la lecture, même très partielle, mais là n’est pas l’essentiel. Pour moi, il est surtout important pour la compréhension des courants qu’il a générés. Sans entrer dans des conflits de datation qui vont plus loin que mes propos, je tiens à rapporter les travaux de Israël Finkelstein qui, étudiant la Genèse, rétablit des dates bousculant la confrontation Histoire/Bible. Il en situe le début vers 800 avant J-C. et non 1.200 comme généralement annoncé. Il démontre aussi qu’il n’y a pas de liens réels entre les Patriarches mais une sorte de simultanéité. C’est dire avec quelle prudence il faut prendre les informations. D’ailleurs, à l’échelle de ce que nous examinons, quelle importance peuvent avoir quelques siècles ! Sur le plan chronologique, l’Islam est la 3e religion monothéiste. Elle aurait donc pu être novatrice. En fait, elle est de grande sagesse et d’amour dans les textes et d’un désagréable conservatisme dans l’application.

Que l’on ne s’y trompe pas, mon problème d’exégèse quand j’évoque les religions n’est pas d’en privilégier une par rapport à l’autre. Je vais plus haut. Si j’évoque telle ou telle pratique d’une religion précise c’est simplement pour illustrer l’observation par des exemples compréhensibles, mais l’essentiel de mon travail à cet égard reste au stade supérieur unique : Dieu ? C’est dans ce concept que je vais tenter de faire progresser ma recherche, en notant que le Sacré peut n’être qu’un aimable accompagnement. Celui-ci bénéficie en outre d’un minimum de réflexions établies jamais négligeables pour un chercheur ambitieux mais honnête. A tort ou à raison, je discerne un flou dans ce “sacré” en ce qui concerne la suite de la Vie. On pourrait reprendre tout cela après avoir pris connaissance de l’ensemble de mes remarques. Mais, on verra que, selon moi, on peut gagner du temps en posant autrement l’inventaire du présent. Déjà, je veux rectifier une perception erronée sur la mort. Nous avons tendance à gémir sur le (ou la) disparu(e). En réalité nous pleurons sur nous-mêmes. Le “proche” qui nous a quittés n’est pas malheureux même si nous savons imaginer le plaisir qui eut été le sien en partageant tel ou tel nouveau moment de notre vie commune. Suivant les convictions des uns et des autres, il est devenu “rien” ou parti vers “un monde meilleur” ou encore “mis en disponibilité”. C’est nous qui souffrons de ne plus l’avoir à nos côtés. Certes, j’insiste bien sur le regret que nous avons qu’il soit privé de telle ou telle étape nouvelle qui aurait fait sa joie mais c’est illogique dès lors que nous connaissons d’avance notre issue, inéluctable. La règle du Jeu.

Le programme du Vivant, en revanche, a des “manques” flagrants. Puisque notre cycle de vie est déterminé à l’avance et que son mécanisme passe par cet enchaînement incontournable, nous devrions être vaccinés contre la douleur. L’Eglise dit souvent d’ailleurs que les défunts sont retournés (sous entendu dans la joie) vers le Seigneur. Ah bon ? Raccourci facile et coupable. Non, le programme aurait dû comporter explication et du coup apaisement naturel. Je dis bien qu’il y a un manque, au moins une erreur. Celui-ci, un jour, sera probablement expliqué...

Je poursuis. En illustration de “...la thora reçue en dépôt qui parlera à chaque siècle son langage...”, je m’empresse de sortir cette vieille légende d’objets volants. On la trouve à toutes les sauces, dans toute l’imagerie ancienne et dans divers passages de la Bible. Chaque fois, le mythe est glissé mine de rien, comme naturel. Evidemment, quand l’image ressurgit elle est ou balayée, ou gobée, ou aménagée. En revanche, avec l’apparition et la répétition du phénomène OVNI, on peut procèder à un nouvel examen. Que les Objets Volants Non Identifiés existent ou non, pour le moment, je m’en tiens à l’adaptation des textes sacrés (par évolution permanente) aux événements bien matériels, fussent-ils erronés.

Je traiterai cela plus loin et je voulais simplement ne pas manquer ce rapprochement. Il va générer bien d’autres effets que ceux attendus, on le verra. Dans l’immédiat notons le fait et mémorisons le travail fait par Raymond Terrasse qui a consacré son temps à une énorme étude sur les posés d’OVNI. Pour lui - et je le suis volontiers - ces objets ou Engins existent bien. Peut-être pas tous et pas comme on le croit. Bref, ce qu’a voulu Terrasse, c’est s’attacher à leurs posés présumés. Leurs localisations et leur interprétation sont traitées par ce chercheur sous le nom d’Orthogéométrie. Admis ou non, le résultat est génial. Ne craignant pas les difficultés, Raymond a doublé ce travail par une superposition avec les apparitions mariales. Belle gageure. Evoquer les OVNI déjà contestés par beaucoup et y ajouter la Vierge également contestée (pas forcément par les mêmes), c’est se ménager de belles hostilités, mais ce n’est pas fait pour neutraliser notre homme !

Je viendrai sur chacun des points au fur et à mesure des sujets de chapitres. L’essentiel était - je l’ai bien précisé - de montrer la relativité des choses telles que la Bible les présente et qui, pour des raisons qui m’échappent, tiennent assez bien la route malgré leur côté puéril ou désuet, voire complètement rejetés.

Pour bien démontrer qu’il faut rester disponible dans l’analyse, je veux créer un choc. Il s’agit de revoir notre présentation physique qui nous semble parfaite, idéale. Nos “ressentis”, nos élans, nos passions, nous portent vers un type d’humanoïde qui est celui sous lequel nous nous présentons. C’est normal. Mais l’aspect de cet humanoïde, lui, est-il normal aussi ? Non, il est simplement fonctionnel, tristement fonctionnel. Deux jambes pour aller à l’aliment, deux bras pour le saisir, un système digestif pour le transformer, etc. Esthétiquement, ce n’est pas trop mal présenté. Pourtant, si l’on s’attarde sur des détails, on peut revenir sur cette appréciation. Je vais choisir les “oreilles”. Nous les admettons, nous les cajolons à l’occasion, nous mettons même le petit doigt dedans; elles sont partie intégrante du “look”. Mais, voyons-les par derrière, c’est à dire en regardant la nuque de quelqu’un. Eh bien, ces oreilles sont bizarrement disproportionnées; grandes, stupidement vastes “feuilles de choux”, elles émergent de la tête comme des ajouts inesthétiques. Si nous étions les concepteurs d’un modèle humanoïde harmonieux, nous chercherions assurément un moyen d’audition aussi efficace mais plus discret. En s’attardant un peu sur cet angle de notre vision, nous finissons par trouver fort disgracieux, vraiment déplaisant, ce dispositif d’écoute. Oserai-je dire qu’il fait très ...martien ? Et puis, le nez ? Ne voit-on pas qu’il est inesthétique, ridicule ? Cyrano l’a même dit pour moi en évoquant le sien...