Il faut bien réaliser que les jeunes Egyptiens, dans le contexte de leur époque, étaient enseignés en la matière par leurs parents. J’en ai été très conscient à Deir el-Médineh, ce village fermé des ouvriers des nécropoles de Pharaon, qui y vivaient en quasi-autarcie. Ces jeunes, sans choix possible, adhéraient à ce que disaient leurs parents et que les fresques murales symbolisaient. Si des doutes se présentaient à eux, il n’y avait pas de formule de remplacement. On a donc là une belle démonstration de l’endoctrinement qui ne permet guère de réfléchir au-delà. Alors ils croyaient dur comme fer en l’existence du démon Scheqeq, géant se nourrissant d’excréments... Cela fait largement sourire aujourd’hui les adeptes des religions du Livre, mais dans mille ans - si nous sommes encore là - les humains de l’époque riront probablement des croyances affichées en ce moment par les détracteurs de celles d’avant ! Nous sourions de la légende qui enseigne que le Dieu Amon se substitua au roi Thoutmosis Ier pour “approcher” sa belle épouse Ahmosé. En fait de l’approcher, les textes disent que “Ahmosé lui donna toute jouissance et l’embrassa”. Le Dieu donna même nom à la progéniture qui en suivit : Khenemet Imen Hat Shepeset. Simplifié en “Hatshepsout”, ce nom présidera aux destinées de la Reine-Pharaon mythique. Mais tout un peuple y a cru... Et Zeus ? Il prit la forme d’un cygne pour posséder Léda... D’autres peuples ont enchaîné... Il en va un peu de même avec la science-fiction, plus proche qu’on ne le croirait des méthodes religieuses. C’est une projection de l’imaginaire qu’on voudrait voir entrer dans les esprits comme authentique. Moi, je n’aime pas, mais je reconnais qu’il y a une subtilité non négligeable. Cette anticipation, comme tous les rêves et anticipations, peut déboucher sur du “concret”. Qui oserait encore rire des romans de Jules Verne ou des clins d’oeil de Hergé ? Doux fantaisistes disait-on, or leurs relations d’inventions sont confirmées et nettement dépassées. Bref, je veux attirer l’attention sur des rapports assez troublants entre religion et science-fiction.

Dans sa relation biblique la Jérusalem Céleste est irréaliste, aussi est-elle prise par les plus sérieux croyants comme seulement significative d’un symbole. Difficilement concevable, cette cité qui descend du ciel selon Jean est prise en notion abstraite. Bien sûr. Pourtant, et si c’était vrai ? D’ailleurs pourquoi faudrait-il prendre à la lettre certaines relations de la Bible et n’utiliser celles qui paraissent compliquées qu’au sens de symbole ? Ainsi que je l’ai expliqué dans plusieurs de mes ouvrages, cette cité fictive a comme par hasard la même surface que ce qui est appelé scientifiquement “voiles solaires”. Voilà bien un mariage étrange religion/science-fiction/science. Cela mérite réflexion. D’ailleurs pour hypothétiques qu’elles soient ces mesures trouvent un étonnant prolongement. Sur Terre, le plan de cette “Jérusalem fictive” préside sans équivoque, mesures et report à l’appui, à l’organisation du terrain qui s’appelle La Terre Sainte, avec en prime les localisations précises de Guizeh, Jérusalem, Pétra. Autrement, ces hauts-lieux mystiques se trouvent partie prenante d’un puzzle ininventable ! Evidemment, tout cela ne peut apparaître qu’en partant d’une simple remarque et en la développant. Si l’on veut cesser toute progression sous le prétexte “que ce n’est pas possible”... on ne trouve rien. Même s’il ne s’agissait que de la plus extraordinaire coïncidence, on ne peut se priver de son développement. Les efforts conjoints - avec des motivations différentes - des religieux et des scientifiques conduisent au blocage. En revanche, vers quoi peuvent déboucher ces liens surprenants ? Je ne sais pas, mais on peut commencer à chercher les montages suivants...

En attendant, il me semble bon de situer la chronologie des grandes religions monothéistes. Avant l’ère chrétienne, l’Egypte avait ses dieux; les Gaulois les leurs et ils craignaient que le ciel ne leur tombât sur la tête. Chez les Grecs, du haut du mont Olympe, les Dieux se vautraient de manière navrante dans des défauts purement humains, et tout le monde de cette sphère d’influence y croyait. Carthage créée au 7e siècle av. J-C avait ses divinités assoiffées de sang et était détruite en 146 av. J-C par les Romains qui connaîtront le christianisme vers les années 100/200 ap. J-C. Ces Romains avaient eu avant, eux aussi, leurs Dieux et c’est par l’Afrique du Nord que cette nouvelle religion était remontée. De son côté, l’Islam naissait en 622 ap. J-C et cette Afrique du Nord, au 12e siècle, était partagée en 3 royaumes musulmans. Bien avant, en 732, les Arabes étaient montés jusqu’à Poitiers. De son côté Israël avait développé l’Hébraïsme, installant l’Eternel à la place des Idoles et attendant toujours un Messie puisque le “nôtre” est contesté par eux, ce qui n’arrange pas les choses. Au sein de la Chrétienté, les protestants tentaient de rectifier beaucoup de choses et allaient essaimer à l’étranger. L’Islam attend le “Mehdi”. Des évangélistes de toute sorte émergent, passent les Océans. Curieusement, malgré le clivage Inde/Pakistan, il y a beaucoup de musulmans en Inde lesquels ont une sympathie profonde et agissante pour les fakirs . Ceux-ci sont d’ailleurs sévères à l’égard des intégristes... C’est un mélange des pratiques du catholicisme et de celles très diversifiées de l’Afrique noire qui a conduit aux concepts du “Vaudou” brésilien appelé Macumba ! Toutest nuance. Si l’on considère comme hérétique le fait de vouloir quitter la masse, c’est vouloir asseoir la raison (ou la vérité) sur le plus grand nombre et surtout sur le passé. C’est la négation naturellement de toute évolution. Voire, pour le croyant, c’est refuser les virages et évolutions que Dieu lui-même enverrait...

Je suis régulièrement tourmenté par la part que prennent les Humains dans l’interprétation et l’organisation du ”Religieux”. Féru d’Egypte je remarque que l’essentiel de l’expression commune nationale était dirigé vers l’au-delà, comme si rien d’autre ne comptait ici bas. Il est assez insolite de voir cette articulation égyptienne farouchement orientée vers le Soleil comme elle s’exprimera plusieurs millénaires après, avec Louis XIV par exemple, alors que celui-ci ne pouvait être naturellement conduit vers cette voie. Je songe aussi aux “Maisons de Vie” qui existaient au sein des Temples Egyptiens. Ces lieux étaient le cadre d’activité des Prêtres qui définissaient la pratique. Un peu ce qu’est le Vatican...

Le très médiatique pape Jean-Paul II a eu beau visiter des millions de personnes, un quart d’entre elles sont depuis mortes de faim ou de misère; la masse des fidèles tournant autour de la Pierre Noire de La Mecque exécute les préceptes de l’Islam mais laisse régulièrement des morts écrasés, piétinés, dans cette pieuse démarche.

Dieu a laissé faire.