La législation ne suffira pas à régler ce problème et il ne pourra trouver solution que par un mouvement populaire d’ampleur certaine. Ceci devant être assorti de la diffusion d’une philosophie hardie - comme je la présente modestement - et naturellement exempte de pressions ou de recherche d’intérêt tant moral que financier.

Il ne faut pas mésestimer le problème des sectes car leur nature-même est difficile à cerner. Je connais quelques unes de ces sectes supposées qui ne sont que de braves associations type loi de 1901 et à l’inverse quelques pieuses institutions qui, pour moi, sont de véritables sectes avec leur nocivité. Ai-je prononcé le mot de OPUS DEI ? Je ne me suis pas entendu... Toutes les sectes n’ont pas forcément les spectaculaires déploiements de Moon ou de la Scientologie ou d’autres encore assez connues. J’ai eu à travailler sur l’Ordre Rosicrucien et ses liens avec le Temple Solaire, comme je l’ai écrit dans mes derniers ouvrages. Tout cela n’est pas l’objet de mon présent livre et je n’ai traité, cette fois, que ce qu’il fallait.

Cette reprise en main morale et pratique des sociétés civiles est d’autant plus indispensable que, profitant de la baisse de fréquentation chrétienne et de la modestie relative des sectes, c’est une des religions, l’Islam, qui sert de support à un dévoiement efficace contraire à l’esprit laïc et libre. Ainsi, le journaliste Georges Malbrunot, semble s’étonner dans la mesure où il écrit : derrière une façade de respectabilité les prêches “habashs” traduisent une volonté claire d’étendre l’Islam...”. Bien sûr et qui le leur reprocherait, c’est dans leur vocation (tant que les moyens employés sont légaux) et c’est aux adhérents d’une liberté entière de ne pas se laisser déborder. De la même manière légale évidemment. Mais sans fausse pudeur. Je ne vois aucun problème à laisser les Musulmans installés chez nous de prôner la religion islamique, bien au contraire, mais je ne vois aucun problème non plus à leur rappeler que, vivant chez nous, ils doivent en prendre les avantages autant que les inconvénients. Pas de provocation contre qui que ce soit, pas d’acharnement à imposer une séparation des sexes à la piscine, à l’école, dans les tenues vestimentaires, etc. Sinon c’en est fait de l’évolution si chèrement acquise notamment contre les religions de toute sorte à travers un passé rigide. Les débordements sont payés - en matière de finances - par les “autres” notamment dans les cas de familles multiples : soins médicaux, aide au logement, allocations familiales, enseignement, etc. C’est un “tout”; on prend ou on ne prend pas. On ne peut vouloir que les avantages et refuser les contraintes. De même on ne peut impunément faire de l’immigration (charitable ou bassement matérielle) sans s’attendre à des conséquences humaines inéluctables qu’il aurait fallu accompagner préventivement pour ne pas.avoir à les subir négativement plus tard.

Débarrassés des contraintes chrétiennes qui ont paralysé l’époque médiévale, il n’est pas possible de se laisser bloquer maintenant par l’Islam. La course de l’humain vers son épanouissement ne peut admettre les dents de scie sur le graphique de la vie ! Il faudra un compromis quels que soient les désirs des uns et des autres. Pour prendre un simple exemple, je retiendrai la belle Bali, si bien peinte par Jean-Baptiste Valadié et longtemps partagée, paisiblement, entre Hindouisme et Bouddhisme. L’Islam y est devenu la religion forte ce qui ne se fait pas dans la plus grande courtoisie. Mes amis Musulmans me disent que c’est la preuve de la supériorité de leur religion. Oui si l’on veut. De même qu’on m’a dit que la beauté du Coran était la preuve de sa véracité... Pour ma part, je vois plutôt dans son extension la trace d’un meilleur prosélytisme et meilleure perception par la population. Aux autres et aux non-croyants de faire de même pour convaincre. Au lieu de cela on assiste à une sorte de démission par auto-censure, ce qui n’est guère un moyen de lutter contre le Fanatisme !

Dans ce domaine, à mi-chemin entre religion et secte, les Témoins de Jéhovah - dont je ne partage pas du tout les convictions - me laissent admiratifs. J’en connais un certain nombre et je ne peux leur reprocher quelque artifice; il y a chez eux un élan mystique dépassant l’intérêt personnel. J’en veux pour preuve la période de la seconde guerre mondiale où, dans les camps d’extermination, Juifs et Témoins de Jéhovah furent soumis au même traitement inhumain. Mais j’extrais un détail capital : les “Témoins” (Internationale Bibleforscher Vereinigung) allègrement gazés et brûlés à l’occasion, auraient pu être libérés instantanément en signant un renoncement à leur engagement dans le mouvement des témoins. C’est énorme, étonnant, déroutant et peu connu. Ils ne signèrent pratiquement jamais, subissant tout dans l’attente de l’Armageddon (l’âge d’or) et quasiment fiers de leur vocation de Martyrs matérialisée par leur triangle distinctif “mauve”, alors qu’il y avait une dizaine de couleurs propres à la persécution nazie. Ca sent un peu le “Livre des Morts” Egyptien ou le choix Cathare par la détermination ! Je ne peux laisser passer l’évocation des camps d’extermination sans rappeler les étranges propos prêtés à l’Eternel, dans la Bible, à l’occasion des sacrifices, disant qu’Il se délecte de l’odeur des graisses brûlées... J’ose croire que ce n’est pas de cela qu’il s’agit et que c’est plutôt une allusion médicinale ou alimentaire, mais il est vraiment curieux que personne n’en parle.

Pour revenir aux Kamikaze, c’est peut-être là que naît la vocation de ces hommes qui n’hésitent pas à sacrifier leur vie pour un certain idéal. Mais ce choix n’est pas statique, il leur faut en plus porter un coup mortel à ce qu’ils estiment être leur ennemi. Pilotes japonais ou même allemands, enfants démineurs d’Irak, volontaires palestiniens, japonais, etc. engagent délibérément leur action sachant qu’ils n’en reviendront pas alors que la démarche naturelle humaine consiste pour le combattant à se ménager une voie de repli. Là, non. Les “séides-assassins” du Vieux de la Montagne étaient bourrés de haschisch. Ils ne s’interrogeaient donc pas sur le retour. Les Kamikaze modernes, eux, sont déterminés ce qui est nouveau. C’est une révision totale des concepts qui pèsent dans la lutte contre l’adversaire et le terrorisme. Il faut introduire un léger correctif : cette vocation au martyre fatal trouve aussi un encouragement dans la mesure où, par exemple en Palestine, les familles de Kamikaze touchaient un important subside de nations arabes. C’est grave, c’est un encouragement aux meurtres par personne interposée avec sacrifice suprême de l’intéressé. Cela pourrait - et devrait - être un casus belli. Pourtant non, c’était implicitement admis comme une manifestation d’idéal.

Cet idéal, en réalité qu’est-il ? Arrive donc l’heure pour moi de rappeler ce que j’ai constamment différé depuis le début : la manipulation des esprits. Elle est religieuse, politique, bassement humaine. Pour n’en rester qu’à quelques démonstrations compréhensibles et vérifiables, je précise qu’après des balbutiements débridés dans le passé, impliquant les Princes et les Cardinaux, le monde contemporain a axé sa pression sur les esprits par quelques actions précises. Le présent chapitre est déjà assez lourd aussi j’attends le chapitre “Politique” pour donner des exemples.

Afin de mieux situer le rôle et le poids imputables à la manipulation, je veux donner quelques exemples uniquement basés sur les effets susceptibles d’impressionner. Des Indiens aux tribus noires, le jeu des vêtements est intervenu avec rigueur dans les cérémonies sacrées ou proches. Plus près de nous, depuis le moyen-âge, c’est le vêtement ecclésiastique qui a eu un fort impact écrasant le fidèle. Evidemment, nos pauvres gens du peuple autant que ceux empesés de la bourgeoisie et les mystiques profonds, étaient impressionnés par la pompe religieuse. Plus innocemment mais aussi efficacement, les confréries de toute sorte se sont emparées de la démonstration vestimentaire. Ce n’est pas que du folklore. Ca ne l’est pas non plus chez les Francs-Maçons qui cultivent le “décor” au nom du symbole. C’est un moyen, non illégal, de pression sur le “commun”. C’est ce que ressent le Public face aux toges des magistrats ou des universitaires. C’est un moyen de peser sur autrui. S’il fallait aller plus loin, je relève la création récente d’un Parc genre Disneyland mais purement religieux, à Buenos Aires, juste au bout de l’aéroport. Idée originale qui a reçu l’approbation des deux millions de visiteurs venus en cinq ans. Le point fort de cette évocation, qui retrace notamment la vie du Christ en style Musée Grévin avec personnages réels en plus, est la profonde émotion du Public. Je conçois l’émoi de ces croyants ou spectateurs dès lors qu’ils sont plongés dans une reconstitution et je ne suis pas surpris que la Directrice dise que beaucoup de personnes pleurent.

Cela montre l’imprégnation qui est nôtre devant des images fortes. Il n’y a pas à en rougir. Mais, il y a à s’interroger sur ce mécanisme naturel - même si parfois aidé - qui conduit à répandre les croyances les plus variées. Je suis personnellement marqué, troublé, par l’atmosphère de deuil permanent qui entoure les anciens voiles noirs de nos “bonnes” soeurs (heureusement réformés), les tristes tentures mortuaires noires (changées elles-aussi), ces fantômes noirs féminins, silencieux, irréels, d’une grande partie de l’Islam (hélas inchangés). Il est important de relever cet effet statique. On voit comment l’Homme a imaginé son “au-delà”, le dessinant de manière formelle, non modifiable, alors que tout indique qu’il y avait évolution à venir. C’est contradictoire et typiquement humain. De là découlent la rigidité, la codification, le dogme, la stagnation, afin de bien verrouiller le système. De là viendront les maux des religions qui généreront plus de méfaits qu’elles n’apportent d’application des principes d’amour.

Au départ de ces imprégnations - voire au-delà même des religions - on peut certainement retenir les “superstitions” qui échappent initialement à tout courant mais sont, le cas échéant, promptement canalisées. Elles ne méritent pas un arrêt sur image si ce n’est que pour démontrer la vulnérabilité de l’Etre, naturellement inquiet, prêt à craindre et à se réfugier, en dépit de toute raison et de tout souci d’approfondir raisonnablement. A propos, superstition et religion, cela ne rimerait-il pas ? Evidemment, me prétendant esprit fort, je ne suis pas superstitieux. Toutefois si vous me posiez la question avec insistance, je crois que je vous répondrais que s’il y a certaines prétendues obligations ou menaces auxquelles je me refuse d’obéir, il est cependant des choses que je ne ferais pourtant pas. Ah ? Est-ce que je m’abstiendrais par superstition ? Non. Mais, j’éviterais de les faire pour ne pas narguer le destin. ... Ce destin dont on connaît si mal les modalités et vis-à-vis duquel il convient de rester circonspect à mon avis. J’aime la boutade classique : Je ne suis pas superstitieux... parce que cela porte malheur.

Si les superstitions sont flagrantes, en Asie par exemple - et je pense à nouveau aux têtes de porcs ou aux petits papiers interrogés au hasard - il en est de bien plus proches de nous. Je pense à la divination, à l’astrologie, etc. qualifiées de superstitions par les uns mais qui sont un vecteur certain des volontés de l’au-delà pour d’autres. Puis-je apporter une 3e voie ? Vrais ou pas, ces phénomènes ne méritent-ils pas d’être étudiés plus en Amont ? En disant par exemple : “...et si c’était fondé ? “ , la méthode serait plus enrichissante que le banal Oui/Non. En tout cas il y aurait plus de chances, à terme, de nier ou confirmer. En attendant, je suis resté pantois devant cette sorte de candeur émanant des démonstrations délirantes de piété au sein de l’Hindouisme. Là-aussi on peut vainement chercher - sauf pour ceux qui en sont - quelque émotion pure. Non, c’est mécanique, naïf, déroutant et c’est à se demander comment s’y retrouvent les “destinataires” Dieux et Déesses ... s’ils existent.

Et la chance ? Oui ? Non ? Les deux, mon Général. Je pense que ces enchaînements appelés “coups de chance ou malchance” impliquent l’hypothèse d’une sorte de spirale naturelle dans laquelle les faits s’intègrent d’eux-mêmes avec des effets pervers ou heureux. Il est aussi entendu que l’analyse immédiate est à nuancer, un ennui pouvant être la condition préalable à une réussite ultérieure. De toute façon, l’appréciation d’un événement et ses conséquences dépendent toujours de conditions propres à chacun et qui sont à moduler en fonction de probabilités tout autant que de perceptions. On peut y introduire une notion de destin, de grand courant, d’irrésistible élan ce qui n’est pas invraisemblable. Je n’y vois pas trace d’oeuvre de religion, mais de manifestation de ces forces supérieures à tenter de définir et qui sont au centre de cette étude. C’est bien pour cela que je fais le tour des indices pour voir ce qui est à jeter des habitudes et ce qui est à garder. A mon avis, c’est avec ce reste qu’on pourra essayer de projeter librement. Pour clarifier l’étude on peut noter que la France se dit catholique à 59% mais avec une proportion plus forte chez les personnes âgées. Mais chez ces presque deux-tiers, seulement une moitié dit croire en Dieu alors que l’autre moitié dit ne pas être convaincue que Dieu existe réellement. J’ai été surpris. Mais cette surprise est surtout plus vive quant au fait que cette moitié saisie par le doute ne s’empresse pas de chercher convenablement. Sans aller jusqu’à un oecuménisme idyllique, on relève que deux tiers des Français pensent qu’il y aura harmonie de vie entre les diverses religions. C’est surprenant et de bon augure. En effet, je me serais attendu plutôt à une ségrégation assez farouche. Encore plus significatif est le positionnement un peu inattendu des Musulmans dont les extrémistes ne cessent de m’inquiéter. Les Musulmans pensent à 88% qu’il y aura cohabitation et même plus de moitié précisent que ce sera dans une bonne entente. Dieu … les entende ! Enfin, comme une image grandement symbolique, l’Ibis Sacré des Egyptiens (partant d’éléments transportés en Europe à des fins d’exposition zoologique) a colonisé bien des secteurs tels que la Bretagne au détriment des populations animales anciennes installées en écosystème. Des groupes connus et rares seraient maintenant en voie de disparition ... Triste nouvelle. Je m’inquiétais des mouvements humains mais si les flux animaux s’en mêlent, dans le même sens, qu’allons-nous devenir ? Comme pour amplifier les effets, des volatiles migrateurs, venus du nord, dissuadés par le réchauffement, boudent leur prolongation de voyage vers le sud et ne risqueront donc pas d’y faire prosélytisme...