Nos sondes restent désormais pacifiques mais, en filigrane, on sait qu’elles pourraient être utilisées dans un sens de conquête s’il le fallait ou que certains peuvent suspecter des mondes extérieurs d’en faire autant contre nous... En attendant quel progrès !

J’ai été frappé par une observation de l’astronaute Ailleré qui confiait : “Sur terre, la couleur “noir” a une dimension, elle est portée par une surface, c’est concret. Dans l’espace, tout est noir, sans support, infini; c’est un “noir”, un “noir” qui semble vous aspirer.” On pourrait philosopher là-dessus longtemps mais l’essentiel est d’y voir une invitation à poursuivre dans la chaîne de vie, la prolonger là où elle ne semble pas être. On aurait pu aussi rêver sur les fameux trous noirs qui portent assurément la réponse - indéchiffrable et incompréhensible pour le moment - des mystères de l’Univers. Un trou noir au centre de chaque galaxie. Une étrange “gomme” qui efface ce qui a eu lieu...

Le tout dernier “Stardust” a envoyé mi-janvier, sur terre, le résultat de sa collecte de possières cosmiques. C’est fabuleux. Cela représente le fruit d’un périple de près de 5 milliards de kilomètres en 7 ans. Tiens donc 7 ans ? Pure coïncidence je l’admets. Je suis assommé par la précision des calculs, calculs humains extraordinaires. Les transferts étaient dégressifs puisque la “cuillère à café” de poussières cosmiques était contenue dans une capsule de moins de 50 kg, lâchée par ce qui reste de Stardust à 100.000 km de la Terre avant d’être elle-même renvoyée vers le Soleil. Je précise cela car, au départ (à son lancement), Stardust était plus lourd. D’étape en étape, il y a donc une réduction de poids et volume pour arriver finalement à l’essentiel. C’est une grande leçon de symbolisme.

Pour qui ne le saurait, Stardust veut dire “poussière d’étoile” et c’est le titre d’un inoubliable blues du lendemain de la guerre. Poussière d’étoile ? La NASA a voulu sans doute faire preuve d’humour. En tout cas, la collecte de grains invisibles à l’oeil nu permettra de connaître mieux ces zones lointaines du système solaire et a déjà envoyé une centaine de photos de la comète Wild 2. C’est un exploit.

Ce n’est pas tout, il restait à mieux connaître Pluton, cette planète la plus lointaine du système solaire à 5 milliards de km de notre étoile-mère, encore que récemment supplantée. Dans la foulée du retour de “stardust”, la NASA envoie New horizon (encore une dénomination prédestinée) vers Pluton qu’elle n’atteindra qu’en 2015, le 14 juillet plus précisément, en survolant sa surface à 11.000 km ! Décidément, ces distances me fascinent en rendant ridicules nos petits millénaires d’expérience ! Si tout se passe bien et ça en prend le chemin, il y aura un beau sujet d’observations à traiter ensuite un peu plus loin, vers 6 ou 7 milliards de km du soleil : une ceinture de beaux astéroïdes appelée la couronne de Kulper dont certains pourraient avoir la taille de Pluton. Si un millier de ces objets a été découvert, leur nombre pourrait aller jusqu’au milliard. Rien n’est donc jamais fini...

Pour qui connaît mes vives critiques du monde scientifique, il y aura peut-être un effet de surprise devant mes cris admiratifs. Ne nous y trompons pas, ce n’est pas antinomique. Je reproche à ce monde scientifique d’être figé dans sa capacité de projection, à cause peut-être de ceux qui, à l’inverse, vont trop vite. Cela veut dire que la technique scientifique est arrivée à un point remarquable et ne peut pas souffrir de fantaisie. En revanche, qu’est ce qui empêche les mêmes scientifiques de rêver un peu et admettre des possibilités (qu’ils n’auront d’ailleurs pas à cautionner du moins dans un proche avenir) ? Là est tout le problème. Confiants dans la qualité de leur technique, ces scientifiques disciplinés se gardent bien de sortir des rails et se refusent à toute projection qu’ils ne maîtrisent pas ... et qui risque le cas échéant de leur faire ombrage. C’est tout bête. Il ne leur est pourtant pas demandé de cautionner mais d’examiner sereinement ce que pensent d’autres, non scientifiques mais peut-être bons observateurs et aussi bons philosophes. C’est ainsi qu’on arrive à un une dualité permissive que j’ai toujours dénoncée. Ainsi, candide mais ouvert, je suis toujours resté attentif devant la forme typique et jamais expliquée des minarets. Dus, je crois, à dynastie des Omeyyades, les minarets ont pris d’emblée une forme que ne justifie pas la seule volonté de rendre plus audible l’appel à la prière. Faudrait-il y voir une parenté de lignes avec ces engins lancés vers l’Espace ?

Si l’on veut un peu d’humour, je reconnais que ces matériels humains lancés dans l’Espace n’ont, pour le moment, rencontré ni Dieu ni les Extra-terrestres. Il faut cependant nuancer car il y a pas mal de remarques curieuses qui mériteraient d’être approfondies mais ce n’est ni l’heure ni le cadre pour engager une polémique là-dessus. Cependant je ne peux m’empêcher de me souvenir que l’on a pu voir dans un journal français, peu après la mort de Jean-Paul II, une caricature montrant le Pape arrivant vers un nuage et demandant : “Euh... Y a quelqu’un ?”. Certes, dessin et légende irrespectueux, mais révélateurs à plusieurs degrés de lecture. Enregistrons simplement que celles des sondes qui sont revenues ne portaient pas d’annotations divines ou messages d’E.T. Restons-en là à cet égard. Quant à l’ampleur de nos projections dans l’Univers, retenons que les deux sondes (Voyager 1 et 2), parties il y a 25 ans, quittent le système solaire et entrent dans d’autres galaxies. C’est non seulement une première mais le début de la suite du vivant. Oserai-je dire que c’est peut-être même un retour aux sources ? Si elles ont mis 25 ans pour effectuer ce parcours, les infos nous parviennent par les ondes électromagnétiques franchissant en moins de 2 heures les 12 milliards de km les séparant de notre planète !

Deux petites sondes martiennes (Spirit et Opportunity) se promènent sur Mars depuis janvier 2004 ce qui est un exploit car elles n’étaient prévues que pouvant fonctionner quelques mois. A un train de tortue - 6 km parcourus durant 2 ans - elles confirment, par leurs analyses, la présence (au moins passée) d’eau et même de dépôts de sel. La théorie d’un pré-établissement humain sur cette planète prend corps et se confirme de plus en plus, étoffant ainsi les concepts développés plus avant dans cet ouvrage.

On sait qu’interviewé à la Télévision, il y a une dizaine d’années, et ayant ébranlé mon interlocuteur par les détails présentés, j’ai eu à répondre à sa question : - Oui, c’est vraiment étonnant, mais quelle aurait été cette civilisation martienne ? - Je n’en sais rien, avais-je rétorqué avant d‘ajouter, d’ailleurs rien ne prouve que ce soit une civilisation martienne; je serais enclin à penser qu’il s’agissait plutôt d’une civilisation de passage. Aujourd’hui, rien ne me permet de changer d’avis. La confirmation d’un environnement favorable à la vie peut s’appliquer à l‘une et l’autre des hypothèses. Si d’aventure c’était bien d’une civilisation purement martienne qu’il s’agirait, alors on pourrait craindre un même sort pour la Terre, ce que je ne souhaite évidemment pas. En attendant, il est évident que Mars avait été un mythe; il est devenu très vite réalité et on l’admet désormais comme tremplin possibe vers d’autres destinations. Belle carrière : rêve, présent, futur.

Encore faut-il faire vite car le soleil peut devenir une “géante rouge” annihilant toute vie sur nos planètes. Certains auront peut-être envisagé de quitter la Terre... On rejoint là une hypothèse qui m’est chère : sélections successives à travers les millions d’années pour envoyer ailleurs le “produit fini” parfait qui réensemencera d’autres planètes hors notre système. Mais ce peut être aussi tout bêtement une fuite massive, organisée, et c’est à cela que pensait le professeur Demarcq en évoquant les “paraterrestres”, ceux-là mêmes qu’il voit revenir dans ces OVNI si attachés à notre bonne vieille Terre qu’ils auraient quittée un peu trop tôt. C’est peut-être une même hypothèse qui interpellera nos descendants confrontés aux risques de collision de notre voie lactée avec la Galaxie d’Andromède, connue des scientifiques sous le n° M.31. Mais cette fois il ne s’agirait pas de s’expatrier dans la banlieue de la Terre, il faudrait s’exiler au-delà de nos galaxies ! Heureusement, nous avons le temps de nous organiser car ce ne serait pas avant 2 ou 3 milliards d’années...