On devrait d’ailleurs s’interroger davantage sur les raisons qui nous font enregistrer, malgré nous, des faits absolument anodins et les conserver sans utilité apparente. Pourquoi ? Dérive ? Ou alors inutilité contestable ? Je ne veux pas aller au-delà dans ce livre déjà tant éclaté par le besoin de ratisser large. Je ne poursuis donc pas dans cet aspect. Je veux tout de même faire un clin d’oeil à ceux des souvenirs sur lesquels nous oublions de réfléchir : les images enregistrées bien que fictives; celles des rêves ou de l’imagination. Ce sont des vues plus ou moins mémorisées, nées d’un cerveau libre (du moins pour la partie “rêves”), en tout cas hors toute vision ou réception réelles. Cela mériterait d’y revenir un jour.

Le corps physique redeviendra naturellement “poussière”, la mémoire non; elle ne le peut pas. Elle n’a pas de matérialité. Toutefois, il est vraiment difficile d’admettre la perte définitive d’un tel volume constitué à travers le temps durant le cycle de vie d’un Etre. Je sais qu’on pourra m’objecter que la nature a bien fait fi des notions d’économie en matière de création où le gaspillage des spermatozoïdes ou des oeufs est spectaculaire. Bien sûr. Je pourrais néanmoins objecter que si ce gaspillage est énorme, il y a un reste suffisant pour assurer le maintien des espèces. Même amputé d’une grosse partie, notre volume “mémoire” doit rester conséquent. La poursuite de l’étude et de la réflexion passe donc par la recherche du moyen de compacter sérieusement le flux de photos. Existe-t-il ? Peut-être, grâce au système numérique qui permettrait de diminuer sensiblement ces volumes. Cette technique est très récente et elle se développera encore; j’en ai traité une bonne partie dans les deux tomes de mon livre sur les « carrés magiques« .

Mais, déjà, elle permet d’entrer dans un mécanisme de raisonnement particulier. On peut dire que le volume effectif des images-souvenirs stockées en procédé classique était trop gros pour qu’on puisse admettre sa disparition pure et simple, après la mort physique. Pourtant l’énormité d’un tel ensemble était l’obstacle même à son élimination ou à son transfert. Il y avait donc peu de solutions car on ne pouvait jadis imaginer un système qui soit réalisable afin d’arriver à une concrétisation matérielle de ce stockage. Alors ? On balayait le problème, tout simplement. Mais cela ne me convient pas.

L’interrogation restait et demandait une réflexion plus poussée. C’est donc là que j’en reviens à la piste du “numérique” qui, si elle n’apporte pas encore la réponse claire et formelle, n’en donne pas moins un moyen d’approche plus avancé.. Dès lors, au moment du décès, le volume à “déménager” devient plus maîtrisable. Cela évidemment ne résout pas tout, mais le transfert entre dans le “possible”. Au fond, c’est revenir au Présent, c’est à dire à une conservation par imprégnation magnétique. C’est à dire encore, revenir à garder la partie de cerveau concernée telle quelle. Le volume évoqué plus haut était un moyen d’apprécier (par comparaison) l’importance de l’enjeu. Mais, cette promenade dans l’analyse débouche sur le constat qu’un tel acquis ne peut disparaître et fait partie de ce domaine impalpable à détacher du corps physique. On assiste à un aller-retour Matériel/Spirituel/Matériel et on a ainsi une meilleure base d’appréciation de ce qui nous échappait. Je ne peux quitter cette relation du phénomène « souvenirs » sans revenir sur ce que j’ai dit de la résurrection. De tous les êtres vivants, si l’on suit la version de l’Eglise, quelle forme aura le conglomérat céleste composé de Gaulois, de contemporains et d’hommes futurs ? Y aura-t-il plusieurs classes, comme à l’école? Ces spiritualités compactées se fondraient-elles en un Tout plus puissant ? Il faut chercher d’autres hypothèses. Sans certitude de les trouver, il est nécessaire d’introduire une notion d’analyse préalable. Dans cet esprit, je relève que ceux qui croient en la résurrection ne se posent pas la question que j’ai présentée ci-dessus. Ceux qui n’y croient pas sont en général convaincus qu’ils deviendront « quelque chose » sans même chercher à savoir QUOI, ou du moins sous quelle forme. C’est un laxisme classique. Je pense par exemple au problème des Noirs aux USA . Les Américains se doutaient-ils de l’évolution des choses lors de l’achat d’esclaves ? Non. Quel avenir se dessinera ? Dans cet avenir-là les Noirs dominants, à leur tour, auront-ils le souci de tenir compte des minorités éventuelles en vue d‘un « nouvel avenir » ? Posons-nous à l’an 2050. On voit aussi l’exemple donné par les pays ex-colonisés. Il faut bien nous imprégner de l’évolution, et cela avant l’heure. Le 15e siècle a été déterminant dans la projection des Hommes par ses découvertes. Le 19e siècle les poussa plus loin par l’industrialisation. Le 21e traduit une courbe exponentielle ; ça tend à la verticale !

Le Spirituel dans l’Homme est immense. L’aspect “mémoire-souvenirs” n’en est qu’une partie, peut-être la plus grosse. Mais il faut tenir compte aussi de ce qui fait la personnalité elle-même sans omettre la spiritualité des mécanismes de formation, gestion, évolution, reproduction. Volume pour volume, c’est l’immatériel qui est sans hésitation le plus massif, sans doute par conséquence le plus sauvegardable à l’égard de la logique.

En attendant, en regardant en l’air, on reste face à un vide, un vide apparent qui n’a pourtant jamais été si plein. Bloqués, par la contrainte du Visible, à ne connaître que le Concret, nous ignorons superbement le vide qui nous entoure, un vide si flagrant qu’on peut voir les avions y circuler sans heurt. Un vide dans lequel pourtant beaucoup de gens veulent mettre un Dieu qui nous aurait fait à son image ce qui sous-entend qu’il serait aussi à la nôtre !?! Pourtant, au XVIe siècle, ai-je dit, Léonard de Vinci définissait cet espace - obligatoirement aussi vide à l’époque - comme rempli de rayons qui ne se touchent pas. C’est intéressant, car ces avions évoqués circulent sans gêne au milieu de ces rayons, ils les traversent même ! Nous en arrivons, malgré l’apparence, à commencer à admettre que l’espace est plein, bourré, sursaturé, par de l’abstrait. Un abstrait que je vois fait - en l’état de mes connaissances - de matérialités transposées en ondes comme cette masse de souvenirs développée plus haut.

Faute d’avoir naturellement cette approche, des lecteurs résisteront au cliché que je leur présente. Qu’ils veuillent bien alors imaginer le feu d’artifice que feraient les ondes qu’ils captent par téléphone portable, quel que soit le lieu où ils se trouvent, si quelque procédé venait à les rendre visibles. Le ciel serait strié et étourdissant. Eh bien, il l’est. Mais on ne le voit pas. L’admission du principe de cette masse réelle mais non visible permettrait de mieux appréhender ce que je disais à maintes reprises sur l’interprétation de divers phénomènes. Par exemple, quand je m’interrogeais sur la réalité d’E.T. ou de relations d’images bibliques ou encore d’autres visions, j’avais suggéré que l’image pouvait avoir été fabriquée, émise par quelque Force et instillée dans nos cerveaux. Tout mon effort en ce chapitre vise une aide à intégrer l’éventualité de ce concept-là. Je suis novateur car, une fois encore, je veux sortir du débat qui est limité à l’adhésion ou au rejet. Je plaide pour cette 3e voie. Pour renforcer l’idée que j’avance, je veux prendre un exemple fictif. Ce serait le cas d’un automobiliste rentrant dans un mur non visible, non constatable, et dont il sortirait par chance indemne. Il refuserait ce constat et chercherait la cause en quelque panne mécanique ou quelque intervention maléfique. Par raison, il ne songerait pas un seul instant au “mur impalpable”. Pourtant c’est ce qui se passerait si un de ces faisceaux d’ondes se durcissait subitement. Nous sommes dans le schéma de la mémoire-souvenirs ou du mécanisme non visible de la Vie. On en a une très petite idée en regardant ces rayons lumineux dits “Laser”. Multicolores, insuffisamment nombreux, trop dilués, ils n’en sont pas moins expressifs d’une densité surprenante occupant l’espace. C’est à mémoriser, amplifier et interpréter !

Il faut entrer cette conception dans nos raisonnements car elle est la porte d’appréhension de base pour comprendre la “chaîne du Vivant”. Modestement je n’ai fait que colorer ces rayons de l’invisible en n’oubliant pas, déjà, que la couleur est une simple longueur d’onde ! Dans cette grande valse des ondes nous pourrons entrer tous les phénomènes examinés dans ma quête : médiumnité, transcommunication, téléportation, survivance de l’esprit, communication avec les défunts, divination, réincarnation, etc. Les scientifiques - s’ils acceptent de descendre de leur piédestal trop bien scellé au sol - ont capacité à répondre, du moins à lancer des interrogations mieux ciblées. Ils pourraient mieux asseoir au moins les hypothèses à défaut de donner les réponses complètes. Ils peuvent être une base de projection honnête, évitant les traditionnels et néfastes oui/non. Mais il faut moins d’esprit de suffisance... et plus d’envie d’aller comprendre la Vie.

Sur ce mot “vie”, je craque. Je suis tourmenté par son fondement puisque le cycle part dans l’esprit de reproduction et, comme je l’ai dit, il est capital de s’attacher au quasi irréalisme de cette fusion spermatozoïde/ovule. En volume, ce n’est rien. Pourtant, tout partira de là. Ces deux infimes particules sont obligatoirement superchargées dès leur rencontre ! Eh bien, on retombe dans mon affaire de volume, visible et non visible. Le matériel, dans cette opération, ne représente que bien peu par rapport à toute la logistique d’accompagnement non palpable. Il y a de l’onde là-dedans mais il faudra sans doute lui trouver un autre nom. Que l’on me pardonne d’insister, mais si je parle du tandem spermatozoïde/ovule et de sa réussite, je ne peux ignorer ou oublier que chacun des deux, seul, n’est rien. Logiquement, il devrait cependant être accompagné de sa partie abstraite. Alors ? Ce volume spirituel résiste-t-il ? Auquel cas que devient-il ? Ou plutôt se résorbe-t-il ? ... Cette question ne non plus ne sera pas facile à traiter car elle implique des sous-questions que je n’ai pas voulu traiter dans ce livre pour ne pas déborder dans un sujet déjà bien dense. A titre indicatif, je songe à la notion de vie chez l’embryon et le foetus, laquelle fait réfléchir aux positions religieuses ou sociales sur l’interruption volontaire de grossesse. Autre vaste problème qui ressurgit dès que, en fin d’enquête, je mets en évidence ces volumes non visibles mais si puissants.

On en vient à s’interroger sur le sort de ces volumes abstraits. Il est de même nature. Une fois digéré mon ouvrage, je crois que l’interrogation devra porter là. Il y aura de quoi faire car on peut pousser - sans faire un nouveau livre - dans un concept hardi. Je m’en explique. Et si l’on considérait cette masse impalpable de souvenirs mémorisés comme un premier transfert passant du matériel au spirituel ? Le corps physique n’aurait plus grand intérêt et pourrait s’éliminer au profit du meilleur. Ce “meilleur”, ainsi compacté, pourrait s’inscrire sans problème dans cette famille d’ondes que je viens de traiter. L’Homme abstrait. Une nouvelle forme de clonage retravaillée pour ne garder que le Bon ? Comme on grave un C.D., le programme pourrait graver le fruit du vécu, filtré, sélectionné, en une forme impalpable ultra puissante, ultra riche. Il est évidemment difficile d’adhérer à ces vues ... sur du non visible. Ce n’est pas de notre nature, alors c’est douloureux. Les défunts nous manquent journellement. Nos pratiques sont sévèrement contrariées. Qui a essayé de réfléchir sur un article de ISIS-Magazine selon lequel certaines fréquences sonores peuvent entrer en résonance avec des ondes cérébrales et subtiles.

Nos habitudes égoïstes ne s’accommoderont pas trop facilement à cette hypothèse abstraite qui risquerait finalement en plus de fondre tout le monde en un Tout. Mais, est-ce si grave ? L’Amour conventionnel voué à provoquer la reproduction passe bien par un besoin de fusion entre deux êtres qui ne voudraient faire qu’Un. Dans la filière “descendance-ascendance”, on se sent bien proche de s’intégrer à ceux d’avant ou d’après. Ce que fait l’ADN sur le plan matériel peut bien exister sur le plan spirituel. Ma réflexion ne doit pas choquer davantage ceux qui admettent la réincarnation puisqu’ils admettaient implicitement d’autres vies matérielles antérieures, sous d’autres identités, avec d’autres partenaires. Et puis, malgré nos réticences de perception, nous savons bien que nous ne sommes pas debout sur la Terre, mais peut-être en dessous, tant est qu’il y ait un haut et un bas... Pourtant, attirés vers le centre (ce qui vient de la gravité) alors que la ramure, elle, pointe vers l’Espace, il nous est difficile de réaliser la “réalité”. Elle fausse un sentiment auquel nous sommes tant accoutumés. Il faut s’y faire.

C’est un nouveau livre à faire, une nouvelle recherche à entreprendre, mais il convenait d’abord d’avoir bien réfléchi sur le Divin et la Chaîne de Vie pour leur donner une consistance ... Arrivé à ces dernières lignes, je me demande si je n’ai pas trop parlé de Dieu et des religions. Peut-être, mais il fallait bien le faire pour se dégager de leur emprise qui bloquait toute projection. Ainsi dégagé, chacun pourra maintenant travailler utilement sur la poursuite de la chaîne du Vivant vers un au-delà plus ciblé.