Sur cent croyants ou, plus précisément, sur cent personnes se déclarant catholiques, 52% seulement disent être convaincues que Dieu existe. Leur croyance se manifeste avec des nuances : pour 26% c’est sûr et pour 26% c’est probable. Ensuite le doute, voire la négation évoluent. 30% reconnaissent ne pas savoir, 10% disent que c’est peu probable, 7% affirment qu’il n’existe pas. Il doit nous manquer 1% ; ce sont ceux qui ne se prononcent pas. Cependant, on assiste à des sursauts caractérisés. Ils apparaissent à travers des écrits d’Américains notamment ; on les appelle les “créationnistes”. Pour eux, l’Homme est essentiellement une oeuvre de Dieu et rejettent la théorie de l’évolution. Dans leur élan, dépassant l’Amérique profonde, ils s’attaquent à l’Europe.

En attendant, à la Zola, j’accuse. J’accuse les concepteurs de notre programme - plus particulièrement Dieu si c’est lui qu’on retient - de nous laisser aimer pour mieux nous faire souffrir après. La perte d’êtres chers est cruellement ressentie. Etait-ce nécessaire ? Si oui, il fallait injecter l’antidote, il fallait nous anesthésier. Autrement que par des promesses ultra-lights d’un au-delà meilleur. Il fallait quelque chose de plus solide ou plus visible. Il n’en est rien, les habitudes s’installent, l’amour s’établit... et la peine est rude à la fin !

Que le programme vienne de Dieu ou d’autres forces à définir, il n’est pas admissible. Alors ? Erreurs de programme ? Pourquoi pas. Il y en a d’autres si l’on prête attention : défauts physiques, circoncision, accidents, mal-vivre et combien d’autres choses auxquelles nous ne faisons pas attention. Par exemple, que dire des rêves - images fictives fabriquées par le cerveau - et servant à on ne sait trop quoi. Ces images n’ont aucun intérêt de projection ou de mémorisation. Pourtant, le cerveau en conserve une grande part avec les vraies images utiles. Erreur ou exploitation non encore discernée. Le remarquable Henri Blanquart s’était donné un mal fou pour accrocher tous les points tronqués et les exposait dans “Les Mystères du Peuple Juif”, édité au Léopard d’Or. Il a notamment écrit que Dieu avait beaucoup parlé en direct dans le passé et qu’il était regrettable qu’on ne l’ait pas entendu depuis ! Un seul petit mot... A défaut, il y a trop de monde s’exprimant, avec assurance, en son nom. C’est même incroyable de voir ces luttes de chiffonniers à l’issue desquelles personne ne s’interroge sur la réalité de l’Eternel ou n’essaie un minimum d’approche pour tenter d’expliquer ce qu’il est. Ce serait pourtant le point de départ normal. Au lieu de cela, des milliards d’individus ne se consacrent qu’à la suite supposée dans un esprit de foi archaïque.. On ne peut que rappeler à un peu d’humilité tous ceux qui, avec une totale assurance, commentent l’action de cet Eternel ou de Jésus au point de laisser croire qu’ils ont joué avec eux à la “récré” ... On peut y revenir. Et c’est ce qu’un peu isolé j’essaie de faire. Que Dieu ou Jésus veuillent bien se manifester une seule petite minute et tout serait réglé. Ou encore, si l’on veut respecter les mystères, que Dieu ou Jésus usent (usassent) de leur pouvoir pour remettre de l’ordre dans les choses et il en serait fini de ces luttes stériles.

En attendant, réflexion surtout pour qui veut introduire Dieu comme créateur. Ce Dieu, de bonté est-il dit - alors que la Bible le montre terrible - aurait-il sciemment choisi un mode d’alimentation privilégiant les aspects les plus cruels ? Lui qui pouvait tout - suivant le dogme - rectifierait-il le tir aujourd’hui en ne laissant qu’à certains animaux cette horrible pratique ? Ne sommes-nous, pauvres êtres humains généralement carnivores, qu’une phase d’aménagement ? On le voit, il y a bien des réflexions à engager... Sans vouloir engager de débat sur ce sujet mais pour mettre la réflexion à jour, je dois seulement rapporter qu’Yves Stavrides commentant le livre de l'ancien Jésuite américain Jack Miles "Dieu - Une biographie", dit : Le code de l'Alliance fait carrément frémir et il poursuit par une remarque pertinente "Le Seigneur ne proscrit pas la violence, il la codifie". Je n’insisterai pas plus sur les analyses féroces disant : Qui a fait Dieu ? ou Que faisait donc Dieu avant de faire le monde ? Elles sont féroces parce que l’on sait qu’elles n’auront pas de réponse, même de ceux qui prétendent parler en son nom. Je pense que l’affirmation de Dieu - je n’ose pas dire la création de Dieu - est une réaction bassement humaine à des problèmes non humains...

J’ai souvent rappelé que Dieu a eu des propos terribles. Lisez la Bible, l’Eternel s’il veut la bonté n’en emploie pas moins le bâton. Bâton ? Oui, de dynamite presque ! Bien sûr, c’est intéressant si les textes bibliques disent vrai sinon ma remarque n’a pas de sens. Mais, en attendant, on doit garder la possibilité que ce soit vrai et en tout cas introduire cette version dans l’analyse globale. Mais, au-delà, il n’y a pas que lui. Jésus n’a pas toujours donné dans la tendresse. Quant à sa Mère présentée comme la bonté même, sait-on qu’elle est supposée, par exemple, avoir entretenu des périodes de peste (Vicenza, Italie,1426) pour faire satisfaire des désirs de construction d’une église. Il en aurait été de même pour une chapelle (1490, Gênes, toujours Italie). En revanche, ce serait pour récompenser les gens de Cotignac d‘une construction spontanée de chapelle que la région fut épargnée peu après, en 1522, d’une épidémie de peste dramatique ailleurs. Bien sûr, là-aussi, il peut y avoir eu mauvaise analyse.

Raymond Terrasse (observateur neutre) ne s’y est pas trompé et relève ces faits avec le sentiment de traiter une Vierge ayant parfois un comportement typique d’un tempérament humain bien plus que céleste. Déjà, mon enfance a été perturbée par une oeuvre de Victor Hugo, Torquemada. A la fin de cette pièce, le farouche moine sauvé de l’enfermement dans une tombe en sort grâce à la bonté d’un jeune couple qu’il veut réellement récompenser. Mais quand il apprend que sa survie a été due à l’emploi d’une croix comme levier pour soulever la pierre tombale, le sens de la récompense évolue : Torquemada enverra ce couple au bûcher... pour sauver leurs âmes ! Touchante attention. Cette scène m’a marqué et n’a jamais quitté mon esprit. De même, je me suis réjoui de voir les prêtres catholiques (dont la religion représente 60% de la Chrétienté) quitter progressivement la soutane pour passer à l’habit de clergyman. Toujours l’image de cette noire soutane me paraissait imprégnée de la suie des sinistres bûchers (prétendus salvateurs) de l’Inquisition. L’étude d’A.D.N. entreprise sur des ossements calcinés supposés provenir de Jeanne d’Arc relance mon anxiété. Il ne faut pas oublier que la Pucelle fut livrée par des Français aux Anglais, condamnée aux flammes par le pouvoir religieux, réhabilitée ensuite par les mêmes Autorités et béatifiée à terme. Quel horreur ! Si j’ai critiqué l’absence d’esprit de conciliation dans beaucoup de religions dont la catholicité, ce qui a conduit à divers schismes, je dénonce la persistance d’absence de bon sens et mesure, malgré les ans. Sans retenue aucune, je relève ce que j’appelle un “Tsunami dans le bénitier” avec le récent conflit interne sur l’éventuelle reprise de la messe en latin. A mon humble avis, le concile Vatican II ouvrait son Eglise au monde moderne, l’irascible Mgr Lefebvre avait manqué de souplesse en s’y opposant et Jean-Paul II, de son côté, avait eu tort de s’opposer... à l’opposant. Aujourd’hui, S.S. le pape Benoît XVI voulant sans doute réagir à la crise soulève une tempête en revenant sur le schisme. Je n’ai pas qualité à juger, mais ces faits tombent à point pour illustrer ce que j’explique, dans cet ouvrage, sur l’incapacité pour l’Eglise de revenir spontanément sur ses erreurs passées. Comment pourrait-on convenablement étudier le Divin et son au-delà. Il y a une addition de conservatismes, celui des conservateurs et celui des non conservateurs ! On peut se demander pourquoi ceux qui se disent les enfants de Dieu ne veulent-ils pas tenter de se rapprocher de Lui au lieu de s’en tenir aux vieilles données ? Sait-on que la religion orthodoxe se flatte d’être la “gardienne vigilante” de la tradition. Ses adeptes disent que, chez eux, rien n’a changé depuis les apôtres. Y a-t-il vraiment de quoi se réjouir ? Pourquoi ceux qui ne croient pas au bien-fondé de cette position figée ne tentent-ils pas de secouer l’immobilisme et la résignation ? Au lieu de cela, les croyants se bloquent dans une adhésion à une version qui leur a été donnée on ne sait trop comment, à la rigueur très variable, et se réfugiant derrière une notion lénifiante de “Mystère” avalent tout... De la même manière des peuples entiers croyaient en une terre plate !

On ne peut pas ignorer tout cela quand on veut faire de l’analyse. Il n’est pas correct de retenir certains aspects et en balayer d’autres. Il faut tout prendre... et travailler. En 1238, le pape Grégoire IX mettait en garde, sur ce point précis, le patriarche de Jérusalem. Selon les "Passeports de l'Art", n° 36 (Editions Atlas), le pape aurait dit : Le Seigneur, que nous voulons glorifier, n'a pas besoin de nos mensonges". Si elle est authentique, quelle belle phrase ! Quelle leçon aussi, alors que dans les confrontations entre liturgies, les mensonges les plus éhontés servaient à assurer des suprématies des uns sur les autres. Au passage, cette anecdote est un rappel opportun sur la nécessité de respecter les vérités et de n'en pas "fabriquer" même dans les desseins les plus nobles. Un mensonge reste un mensonge, et une erreur reste une erreur, d'où l'obligation d'une prudence totale... ce qui n'exclut pas l'audace dans la réflexion. En attendant, on peut réfléchir sur la théorie de l’Eglise sans clergé de St-Jean. C’est une étude fort intéressante conduite par Elyan Cohin de Condé.

Déjà, le fait que la Terre ne soit qu'un fort modeste élément dans les milliards de galaxies aide à comprendre pourquoi il serait prétentieux que l'Homme (croyant) veuille y loger un Dieu pour lui tout seul. Pauvre petit homme qui, dans sa sphère réduite, se croit à l'image de Dieu, ce qui impliquerait (au premier degré) que Dieu est ainsi fait. Avec des jambes pour se déplacer, des bras pour appréhender, un estomac pour traiter l'aliment ? Pauvre image. Sans prétendre résumer exactement la conception de Sorgel, on peut considérer que celui-ci voit une erreur d'appellation et de qualification des Intervenants. C'est une position plutôt inattendue, hardie, mais porteuse d'hypothèses qui ne sont pas dénuées d'un certain bon sens. Elles sont assez cohérentes, même en introduisant des effets de possibles extraterrestres ou même (suivant la théorie du professeur Demarcq) d'éventuels paraterrestres, cette dernière option faisant quand même revenir à la “case-départ”. C'est tellement peu absurde que certains estiment que face aux probabilités d’implosion du soleil dans 5 milliards d’années, il serait peut-être intéressant de fuir à temps - pour ceux qui le pourraient - vers une planète plus lointaine. Cette autre voie mérite d'être explorée et ses premiers indices correspondent assez bien avec des images bibliques. D'autres se sont déjà exprimés là-dessus et Ezéchiel ou Jean ont fait l'objet de maints développements sur lesquels il n’est pas opportun de s’attarder ici.

On s'aperçoit que certains êtres de l'époque Biblique ou pré-biblique vivaient dans une sorte de correspondance directe avec les mondes supérieurs. Ils enseignaient une certaine connaissance, laissant ou construisant des temples pour démontrer, l’heure de compréhension venue, trace de leur passage et de leur interconnexion. Ils donnaient également des renseignements sur notre origine et les mondes supérieurs, quitte à simplifier le descriptif.. A chaque période, ils ont bien continué à ensemencer ou réensemencer une connaissance supérieure. C'était de toute évidence leur rôle.

Pour qui craindrait de penser trop fort, trop loin, notons bien que le père Gino Concelli, du journal du Vatican, a déclaré que " Dieu pourrait bien avoir créé des mondes semblables à la Terre ou différents habités par des êtres intelligents ". Cette phrase va plus loin qu’une reconnaissance de possible évolution des concepts. Elle nous fait entrer dans le lointain et l’avenir. Jusque là j’ai beaucoup discerté sur le passé pris en référence; mais peu de l’avenir. Par précaution intelligente le Père Olivier de la Brosse, qui fut porte-parole de la Conférence des Evêques de France, avait déclaré : ...Plus on trouvera de formes de vie extraterrestres plus cela contribuera à prouver l'origine de Dieu... On voit et on apprécie l’ouverture. Par honnêteté j’ai tenu à rencontrer d’éminents hommes d’Eglise : un cardinal, plusieurs archevêques, jésuites, rabbins ou Imams. Je leur ai dit à chacun combien j’aimerais introduire l’exposé de leurs positions ou réponses, dans mes livres. En effet, pour respecter l’objectivité, j’ai souvent apporté des réponses présumées aux reproches que je fais aux Eglises. Mais ce n’est pas à moi de le faire. Par vocation d’une part et par respect des compétences d’autre part. Je leur ai dit que je m’engageais à insérer, in extenso et sans commentaires personnels, leur avis. Jamais un seul n’a enchaîné. J’ose croire que ces personnes pieuses - et j’ai rencontré certains des plus grands - auraient pu réfuter avec tact sans m’offenser. Mais, non. Il y a comme une sorte de complicité dans le silence. J’en déduis que ces personnes que j’estime ne pouvaient me mentir à moi, alors elles se sont retranchées (dans la discipline du dogme) derrière une hiérarchie décidément silencieuse. C’est déplaisant mais cela confirme ce que je pense. Encore ai-je une chance de ne pas être attaqué. Il faut savoir par exemple que le Vatican - le Syllabus de Pio Nono en 1864 - condamne l’appartenance à la Franc-Maçonnerie, ce que je peux comprendre à la rigueur quand on voit la déviation vers la gauche et l’anticléricalisme de certaines obédiences. Mais, par exemple, pourquoi le Vatican condamne-t-il aussi d’une manière formelle la G.L.N.F. (Grande Loge Nationale de France) d’imprégnation anglaise et qui oblige, pour y entrer, à une croyance en Dieu ? Dois-je en conclure que l’Eglise n’aime pas que l’on cherche hors d’elle ? Probablement. Je vois une survivance des conduites anciennes soigneusement dictées et dont le non-respect entraînait, il y a peu encore, l’envoi au bûcher. Singulière pratique pour asseoir la Foi ! Ce n’est pas près de changer - bûcher mis à part - car Mgr Gianfranco Girotti, début 2007, rappelle que ne peuvent avoir accès à l’Eucharistie ceux qui adhèrent à une Loge Maçonnique, parce que:”...ils prendraient le risque de devenir instrument de stratégies qu’ils ignorent”. Ah bon. Je suppose que les Maçons pourraient leur retourner le compliment.

Je vois que, sans m’en rendre compte, je suis passé de Dieu aux Hommes, singulier raccourci ! Il est vrai que si l’on reproche à Dieu de ne pas s’être manifesté de manière tangible, il y a eu quand même des approches, ou des tentatives. Quand les Mexicas, descendants d’Aztèques, virent Cortes en 1519, ils le prirent pour leur Dieu disparu Tenochtilan. Quand John Cornwell dit que Pie XII (ascétique) avait tout de même un oeil de velours, il souligne son rayonnement quasi divin. C’est ce que me confirmait M. Marmier, un ancien des Forces Françaises ayant pris Rome au cours de la 2e guerre mondiale et reçu, avec d’autres combattants à ce titre, par le Saint-Père. Certes on peut dire que ce sont ces futurs Mexicains ou le soldat victorieux de la campagne d’Italie qui s’étaient trompés; mais quand un Japon entier, jusqu’en 1945, croyait fermement que son Empereur était le Dieu-Vivant, que dire ? En tout cas, déchargé de son statut divin, il semble que c’était un lourd fardeau, car Hirohito lui-même aurait dit au général Mac Arthur, que “... c’était lourd à porter”. Je veux bien l’admettre...

Dieu de bonté ? Epargnez tous ces morts, prématurés ! Prématurés ? Oui; parce que de toute façon, me dira-t-on, ces gens doivent mourir au sens physique. Eh bien, Dieu ou son fils, n’apprécieraient-ils pas de voir ces gens heureux de leur vivant ? Il faut travailler comme au montage d’un film dont les images successives donnent le mouvement. Suivant la photo retenue comme “moment présent”, celles d’avant seront le passé de ce moment; celles d’après seront le futur de ce même moment. On peut, dans la suite de l’examen, décaler le moment “M” et son image aura comme passé ce qui, un instant avant, était un Futur. Ainsi de suite. Evidemment, quand nous regardons la bande d’un film, c’est qu’il est réalisé et monté. A l’inverse, si quelque puissance de l’Espace nous envoyait le film de notre vie stoppé à un moment donné, le nôtre, nous risquerions d’avoir un certain mal à imaginer la suite. Difficile de définir le mode d’être de ... ce qui n’est pas. J’avais déjà été interpellé par la “paratactique”. De quoi s’agit-il ? C’est un art bien simple - et comme d’habitude non exploité parce trop simple - consistant à mettre non pas en groupe mais en file les personnages d’une scène, pour un bas-relief par exemple. Banal dira-t-on et cela relève un peu de l’esprit-cinéma. Toutefois c’est assez original et cela aurait pu entraîner une vaste exploration psy., mais tout le monde s’en moque... Je ne m’attacherai, comme exemple, qu’au seul milieu marin. Toutes les formes y sont présentes; celles du passé, du présent et ... même du futur.