Nous ne pouvons pas être prétentieux et vouloir tirer des conclusions hâtives des réponses ou non réponses aux messages que nous avons lancés et qui se promènent encore bien près de nous malgré leur extraordinaire vitesse. Ils n’ont pas dépassé la “banlieue”. Pensons en privilégiant l’échelle qui balaie toutes les données habituelles dans lesquelles nous nous vautrons tranquillement. Bien loin au-delà des 300 000 km/sec connus de la lumière, des vitesses stellaires sont sans doute envisageables en millions de km/seconde, ce qui révolutionnera tout... C’est tout cela que j’ai voulu souligner car nos conceptions personnelles en restent sur une voie de garage alors qu’elles sont tout autres dès qu’on les insère dans un schéma plus complet. “Pas plus malin que d’autres” ai-je dit en parlant de moi. Oui, mais “décidé à ne pas rompre le fil de la réflexion”.

Les habitudes sont bien ancrées en nous. Pour s’en convaincre, je rapporterai aux plus anciens d’entre nous que je ne peux voir une pièce de théâtre à la T.V. sans croire entendre les commentaires du présentateur de l’époque - c’était vers 1970 - disant que “les décors sont de Roger Hart et les costumes de Donald Cardwell...”. Oui, pour les anciens, ces propos sont incontournables, inscrits dans la mémoire, comme des phrases classiques de Molière, Racine, Corneille. Cela se passait à la Télé., sur une idée de Pierre Sabbag, en retransmission directe de pièces jouées au théâtre Marigny. J’y suis d’autant plus attaché que j’ai eu le paisir, dans ma carrière, de recevoir plusieurs des acteurs habituels de ces pièces : Nathalie Baye, Jean Le Poulain, Michel Roux (ce dernier ayant joué là pendant 18 ans et décédé récemment) et bien d’autres. C’est émouvant. Que l’on me pardonne de m’attendrir sur cette anecdote mais elle veut alléger la rigueur des chapitres et préparer à une réflexion plus élevée.

L’accès en est réservé à ceux là seuls qui ont vécu ces instants. Les autres ne peuvent évidemment pas comprendre. Il y a donc détournement de la pensée, distinction entre les références des uns et des autres. Cette diversité est sans doute richesse, mais elle est aussi témoin d’une différenciation de l’action qui en découle. Je pense donc que les grandes manoeuvres du cerveau sont naturellement variables et distinctes mais qu’au-delà de cela, de toute façon, il faut effectivement s’en détacher pour se projeter “utile”.

Je pense que maintenant, même si ce que j’écris peut paraître banal, c’est le moment clef de cet ouvrage. Il faut penser autrement. Oublions les habitudes dues à notre environnement physique ou spirituel; mettons-nous en situation de penser neuf. Redevenons des petits enfants prompts à s’émerveiller, sans passé et disponibles. Oublions nos stocks d’informations et souvenirs, merveilleux certes mais encombrants. Faisons comme si nos esprits étaient simplement fortifiés mais dégagés et que nous nous mettions à étudier la vie et l’Univers à partir de zéro. C’est ce que je viens de faire en dressant un inventaire des connaissances générales de base, en principe admissibles de tous, seules intéressantes pour tenter de comprendre sans être dérivés vers d’autres voies préétablies. Une nouvelle lecture du futur avec sa part de présent servant uniquement de tremplin. Il faut savoir regarder. J’ai aimé une phrase de Micheline Presle : Je ne suis pas voyeuse, mais regardeuse. Il y a de cela dans certaines démarches. Inspirée” paraît-il, l’actrice Shirley Maclaine a fait le pèlerinage de St Jacques de Compostelle, à pied. Partie un 4 juin, elle parvint à son but un 3 juillet. Elle avait parcouru 780 km. La valeur de ce genre de pèlerinage est un peu écorchée quand on sait que jadis certains payaient une autre personne pour effectuer le pèlerinage à leur place et en avoir quand même le bénéfice spirituel. Cela ressemblait au rachat de service militaire qui permettait, jadis, de trouver un remplaçant moyennant finances. Durant son dur périple, j’imagine que Shirley a pu... penser longuement.

A travers mes livres, je ne cesse de dire qu’il faut éviter d’opposer systématiquement des raisonnements. Ils peuvent être complémentaires et pas forcément opposés. Ainsi, proscrivant la formule “Ou...ou”, j’emploie souvent celle “Et...et...” Aussi peut-on juger de ma surprise en recevant de Laurence Parisot, à Paris, le jour de l’Assemblée Générale du MEDEF de 2006, le fameux petit “Livre Blanc” que la Presse et l’Actualité relaieront aussitôt. A la page 36 que vois-je en titre d’un chapitre ? Eh bien cette prescription : Remplacer les Ou-ou par du Et-et . Merveille et harmonie.

Dans cet inventaire que je voulais quand même le plus léger possible, j’ai différé constamment une remarque que je juge majeure et pourtant négligée par tout le monde. Il s’agit de l’aspect créateur du cerveau en matière d’images. J’ai dit que ce cerveau, parti de rien, prenait pourtant en compte son propre développement et le nôtre, en son aspect d’évolution physique. Tout cela n’est forcément frappant; il fallait pousser l’analyse plus loin. Ce cerveau stocke toutes les images ( en retenant ou pas) que nous percevons, et les restitue (parfois partiellement) à la demande. Mais, il y a d’autres images : celles fictives. Il est un ensemble de vues inventées, jamais entrées par l’extérieur. C’est de l’auto-fabrication. Je vise non seulement les rêves - plus ou moins mémorisés néanmoins toujours fabriqués - mais surtout les scènes que nous imaginons, que nous projetons, que nous stockons à l’occasion, reproductibles, répétitives. J’élimine naturellement les images folles nées de l’emploi d’herbes hallucinogènes qui sont un dévoiement caractérisé de la voie alimentaire et une nouvelle démonstration de l’impuissance du(des) créateur(s) du programme de vie éliminant décidément l’option divine.

Stupidement banalisées et pratiquées sans réaction spéciale, ces images fabriquées illustrent bien le travail de construction d’éléments fictifs. Nous pourrions les dessiner après coup. C’est dire qu’elles ont pris une consistance étonnante alors qu’elles n’ont jamais existé. Il y a quelque chose de fantastique dans ce fait qu’est la capacité à imaginer puis concrétiser, car il y a bien matérialisation. Si on y prête réellement attention on voit que cela peut aller bien plus loin et que bien des concepts, jusque là rejetés avec ironie, peuvent devenir base de réflexion solide. Dès lors, tout est possible. Il est admis par quelques esprits éclairés que l’on pourra, sans doute à brève échéance, transférer les pensées ou plus précisément les “images” du cerveau vers un écran type télé ou ordinateur. Ceux qui n’y avaient pas songé mais restent disponibles intellectuellement se déclarent surpris à cette annonce mais acquiescent sans trop de réticence. J’ai évoqué un schéma “religion/science-fiction/science” dans le chapitre “lévitation”. Nous y sommes un peu, ne croyez-vous pas ?

Dépassant le sujet des rêves, il faut aussi évoquer les personnes qui pensent qu’il y a autour de nous des entités agissantes, matérialisées par toute une équipe de conseillers, maîtres, anges, etc. Cela relève, d’une part, d’une certaine hardiesse de conception mais, d’autre part, d’un blocage sur le “conventionnel”. En effet, le côté hardi de l’idée est freiné par la stagnation dans son application. Si cet “au-delà” possible existe, il ne peut qu’avoir une taille supérieure - pour nous avoir créés - et on ne guère penser qu’il puisse gérer le “bas” comme on dirige la “coopérative du coin”. Qu’il y ait une force agissante globale dans laquelle nous évoluons, oui; que nous ayons chacun notre petite équipe céleste et technique pour nous servir de “coach”, non. Il faut dépasser ce concept et chercher une suite plus cohérente, révolutionnaire peut-être mais logique. En tout cas, il faut enrayer cette manie de se fabriquer une suite vague; ce serait faire comme les religions. Au pire, il faut encore mieux dire ne pas savoir que d’inventer ou opposer n’importe quoi. C’est par cette méthode qu’on peut avoir une chance de “tirer plus vite que notre ombre”.

Evidemment, je ne crois pas aux messages prémonitoires des rêves, tout en admettant la nécessité d’une disponibilité pour approfondir des observations nouvelles qui pourraient être faites. Je ne crois pas davantage aux souhaits que la tradition veut nous faire émettre lors du passage d’étoiles filantes. Si elles sont fréquentes au mois d’août, on en constate tout au long de l’année. Ce sont de banales poussières, de la grosseur d’un grain de sable paraît-il, qui se désintègrent lorsqu’elles sont happées par notre champ d’attraction et produisent cette trace lumineuse. Même avec un large esprit d’ouverture, il est difficile d’y voir quelque effet de ces Forces diverses auxquelles je crois. Tout n’est pas forcément “malice”.

Je reviens aux anges. Ou c’est une réalité ou un leurre (vis-à-vis de soi ou injecté) ou encore une schématisation d’un existant (à définir). Qui croit aux anges doit aller plus loin ... quitte à s’arrêter pour laisser la suite en suspens, mais au moins elle aura été mise au programme. C’est un Tout. On ne peut pas faire comme si de rien n’était. C’est déjà bien d’avoir posé quelque chose et même si la réponse ne va pas plus loin, il ne faut absolument pas créer une nouvelle forme de dogme.

Cela conduit vers des formes diverses de la téléportation, de la transcommunication, de la réincarnation, etc... . C’est un étrange cousinage dont la parenté apparaît seulement à ce stade de l’analyse et difficilement explicable dans un bref tête-à-tête. Cela pourrait être perçu comme de la science-fiction, non nous avons un pied dans le réel. Et par le jeu de la spirale évolutive que j’ai développée précédemment, l’évolution se fait en ramassant toutes les données éparses pour constituer un TOUT d’une exceptionnelle puissance. Celle qui entre dans l’étude de la chaîne de Vie. Je relève qu’une certaine Rose Coll, récemment décédée, analyste du Sphinx, avait écrit : “Tout est dans Tout”. Nous sommes du même avis, même lorsqu’elle pousse plus loin en ajoutant “Aimez vos frères, les arbres...”. Mais il ne faut pas se contenter de se gargariser de petites phrases il faut les faire vivre...

De petite touche en petite touche, j’ai successivement abordé tous les sujets que l’on connaît en général mais sur lesquels nous avons tort de pas travailler en profondeur. Mon intention était de ne pas effrayer, ni lasser, mais conduire une montée en puissance génératrice d’un autre niveau de pensée et d’analyse. J’ai la faiblesse de penser y être parvenu. Pour enfoncer un peu plus le clou, je veux insister sur une présentation de l’Univers sans concession car elle permet formellement de prendre la juste mesure des choses. Cela s’inscrit dans ma version d’ondes méconnues intervenant à travers tous les moyens plus ou moins ésotériques mais en tout cas para-normaux. Je pense qu’on peut mieux en appréhender la possibilité quand on réalise que nous sommes, malgré notre orgueil, une toute petite chose dans de bien plus grandes. Oui, nous savons être dans une galaxie, lesquelles peuvent comporter de quelques millions à un milliard d’étoiles. C’est immense. Mais sommes-nous bien conscients que plusieurs galaxies constituent ce que l’on appelle un “amas”, celui appelé Abeille en contiendrait un millier ? Que plusieurs amas peuvent se fondre en un plus gros encore ? C’est fou. Et la “matière noire” ? Ce phénomène mystérieux porteur de toutes les possibilités n’emplirait qu’un quart de l’Univers ; alors qu’y a-t-il dans les trois autres quarts ? Soyons raisonnables. A cette échelle-là, les réponses attendues sont sans rapport aucun avec ce que nous sommes capables de comprendre actuellement. De ce constat vient mon ouverture d’esprit quant aux explications possibles. Il nous faut rester disponibles.

Ne serais-je pas prétentieux en jouant cet homme-tremplin voulant adapter autrui à une autre méthode ? Possible. Mais on peut considérer aussi que je suis peut-être précisément le “simplet” du village, celui qui voit autrement. Je crois savoir que Quelqu’Un avait dit : ... laissez venir à moi les simples d’esprit, le royaume des cieux leur est ouvert”. Il y aurait peu à changer dans la formulation pour qu’elle s’adapte parfaitement à ma démarche.